La Commission européenne a affirmé de façon répétée que l’Union économique et monétaire (UEM) devait s’équiper d’un mécanisme de stabilisation. Pour ce faire, une des options est de réassurer les régimes d’assurance-chômage nationaux au niveau de la zone euro. Est-ce que les citoyens de l’UE sont disposés à partager les risques des crises de chômage ? Afin d’apporter des éléments de réponse à cette question, nous avons mené une enquête dans 13 États membres, y compris la France. Cette enquête tient autant que possible compte de la diversité de formules proposées; son but était de les traduire en des termes compréhensibles aux citoyens issus de toutes les couches de la population. Le principe commun à toutes les formules testées est que cette politique européenne viendrait en soutien des indemnités de chômage dans des pays qui sont dans le besoin en raison d’une forte hausse de leur taux de chômage. Nos résultats ont révélé que les modalités concrètes des formules proposées, visant à différents modes de partage des risques, avaient une influence significative sur l’adhésion des citoyens. La conclusion la plus importante est que l’opposition fondamentale au partage de risques est limitée à un segment assez réduit de la population. Nous observons une marge de discussion constructive et démocratique, plutôt qu’une polarisation insurmontable de la population.